Intervention du Pr. C.A MASTRELLI, Président de l’IAUPL à la 28-ème Conférence Générale de l’UNESCO, Commission II, 5-6 novembre 1995
Monsieur le Président,
Permettez-moi de vous féliciter pour votre élection à la Présidence de la Commission.
Notre organisation voudrait présenter trois observations sur les travaux en cours de l’UNESCO.
1. Au sujet de l’adoption d’une Recommandation concernant le personnel enseignant de l’enseignement supérieur, nous enregistrons la volonté de l’UNESCO de soumettre à la prochaine Conférence générale un projet de Recommandation sur la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur. Nous sommes certains que, comme par le passé, les Organisations non gouvernementales compétentes seront consultées au fur et à mesure de l’avancée des travaux qui conduiront à la mise au point du projet.
2. Au sujet d’une déclaration concernant les Libertés Académiques, nous avons noté que les possibilités d’élaborer un instrument normatif dans ce domaine seront étudiées (§ 05222 du Projet de programme et de budget). Depuis de longues années, nous attachons la plus grande importance à l’élaboration d’un document international de référence sur les Libertés Académiques qui vise à préciser les droits mais aussi les devoirs des universitaires. Nous nous réjouissons donc de la réflexion menée par l’UNESCO sur cette question.
3. Sur le rapport de la Commission sur l’éducation pour le XXIe siècle, nous constatons que la Conférence générale dispose d’une synthèse préliminaire de grande qualité.
Nous avons remarqué cependant que l’expression « libertés académiques » ne figurait pas dans les deux pages du document consacré à l’enseignement supérieur et formulons des vœux pour que la Commission fasse part de ses observations sur cette question.
Monsieur le Président,
Pour finir je voudrais faire deux observations d’ordre plus général.
Ma première observation intéresse les conséquences de conflits qui peuvent conduire à l’édiction de sanctions internationales contre certains pays.
L’UNESCO devrait s’attacher à rappeler que les échanges scientifiques et pédagogiques doivent rester libres dès lors bien évidemment qu’ils s’inscrivent dans le respect du droit international.
Ma seconde observation porte sur la dégradation constante des conditions d’exercice des Professeurs et Maîtres de Conférences des Universités. Que les décideurs y réfléchissent : la situation s’aggrave d’année en année. Les recrutements et donc la qualité des enseignements et des recherches en pâtissent. Il est temps de redire avec force et conviction ce que l’Université doit être pour rester fidèle à ses traditions et pour assumer les hautes fonctions que la société entend lui confier.
C’est pourquoi nous encouragerons toute initiative qui permettrait de réunir à l’UNESCO un forum mondial des universitaires pour rappeler les exigences de la condition académique.
Un tel forum compléterait les travaux menés au sein de la Consultation Collective de l’enseignement supérieur, au sujet de laquelle nous voulons féliciter la Division de l’enseignement supérieur pour sa grande disponibilité et pour son efficacité.
Comme nous l’avons déjà dit par le passé, nous pensons que l’UNESCO doit rester le lieu de rencontre et de débat d’universitaires attachés aux grands principes qui, dans l’autonomie des Universités, fondent leur Liberté.
Je vous remercie, Monsieur le Président.
Prof. Carlo Alberto MASTRELLI – président de l’IAUPL
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